Retweeter, aimer ou partager : les changements qu’apportent les médias sociaux dans la gestion des urgences

De Recherche et développement pour la défense Canada

Le 3 novembre 2014

Il n’est plus inhabituel d’être informé d’un avertissement de temps violent ou d’une poursuite policière par un tweet (ou gazouillis) ou une publication sur un « mur ». Ces expressions courantes dans Twitter et Facebook ne faisaient pas partie de notre vocabulaire il y a dix ans. De nos jours, que ce soit pour des raisons personnelles ou professionnelles, la majorité des Canadiens communiquent entre eux chaque jour au moyen des médias sociaux.

Malgré l’énorme popularité des médias sociaux, les organisations de gestion des urgences et de premiers intervenants commencent tout juste à s’en servir dans leurs activités quotidiennes. Ces outils leur donnent un nouveau moyen pour transmettre au public rapidement des alertes, des avertissements et des messages de préparation lorsque le temps presse. Ils leur permettent d’entrer en contact avec les citoyens en un seul clic, et, ces derniers disposent aussi de ce nouveau moyen pour communiquer avec les intervenants d’urgence. Tout le monde y gagne.

Au cours des dernières années, on a pu constater l’utilité des médias sociaux à de nombreuses reprises.

En juin 2014, au Nouveau-Brunswick, un jeune homme a abattu trois agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avec une arme à feu. Presque aussitôt après, la GRC commençait à diffuser des alertes au public sur son compte Twitter. On y donnait des renseignements sur le suspect, on indiquait quelles rues étaient bloquées et on diffusait même des cartes indiquant les secteurs de recherche. De plus, les citoyens utilisaient leurs propres comptes pour publier des avertissements de sécurité et des images des endroits où le tireur avait été aperçu.

L’année précédente, en juin 2013, Calgary a été le théâtre d’importantes inondations qui ont forcé l’évacuation de plus de 75 000 citoyens. Pour appuyer les activités d’intervention et de rétablissement, les médias, les organisations de secours, les services municipaux, les politiciens et, par-dessus tout, les Calgariens ont utilisé abondamment les médias sociaux. Sur Twitter, sur Facebook et sur Instagram, les Albertains ont fait circuler de l’information critique, organisé des groupes communautaires et offert leur soutien aux gens dans le besoin. En outre, on a été en mesure de réunir plus de 15 000 volontaires à l’aide des médias sociaux pour contribuer aux travaux de nettoyage.

Par le passé, la gestion d’urgence était strictement réservée à certains officiels et à de grandes institutions privées et publiques. Cependant, des scénarios comme ceux-ci illustrent bien comment les médias sociaux permettent aux civils de participer officieusement aux interventions d’urgence et de sécurité. Les médias sociaux donnent aussi l’occasion aux bénévoles de se rassembler dans des groupes virtuels comme le Digital Humanitarian Network (DHNetwork) (disponible en anglais seulement), une organisation bénévole chef de file en matière de cartographie des crises et d’externalisation à grande échelle de l’information. Ainsi, lors d’une crise, des dizaines de bénévoles amassent de l’information provenant de centaines de sources en ligne et affichent les données les plus essentielles sur une carte informatisée.

Depuis le tremblement de terre d’Haïti en 2010, la contribution de DHNetwork est devenue un élément important des interventions de la communauté internationale en cas de catastrophe majeure. De plus, plusieurs pays se sont depuis dotés d’équipes virtuelles de soutien opérationnel (EVSO). Ces organisations locales de gestion des urgences offrent une variété de services de soutien numériques, notamment la surveillance, le filtrage et la cartographie des renseignements pertinents.

Les médias sociaux ont le potentiel d’influencer considérablement la façon dont s’organise la gestion des urgences au Canada, mais l’on n’en comprend pas encore tout à fait tous les aspects, notamment la normalisation de la manière dont les volontaires virtuels collaborent avec les organisations de gestion des urgences.

Reconnaissant l’importance de cet enjeu, le Programme canadien pour la sûreté et la sécurité (PCSS) a décidé de financer le projet « Les médias sociaux et la gestion des urgences (MSGU) ». Ce projet a pour but d’explorer la façon dont les médias sociaux peuvent appuyer les efforts de gestion des urgences. L’un des objectifs principaux du projet est de cerner les meilleures pratiques afin d’améliorer la coopération entre les intervenants officiels, les volontaires virtuelles et le grand public au moyen des médias sociaux. Au final, cela améliorera la communication d’informations et renforcera les communautés tant à l’échelle locale que nationale.

Dans le cadre de ce projet, Recherche et développement pour la défense Canada – Centre des sciences pour la sécurité (RDDC CSS) a fait équipe avec la Ville de Calgary et l’Agence de gestion des urgences de Calgary (CEMA) afin d’organiser la première table ronde d’experts sur les médias sociaux pour la gestion des urgences (disponible en anglais seulement), en octobre 2013. Au cours de la première étape de cette table tonde, les participants étaient appelés à échanger leurs points de vue sur le rôle futur des médias sociaux dans la gestion des urgences au Canada.

M. Jason Cameron, directeur de la planification de la continuité des activités et de la reprise après sinistre de la CEMA, a déclaré ceci : « Ce fut une occasion parfaite pour la CEMA et la Ville de participer parmi les chefs de file nationaux en matière d’innovation dans le domaine de la gestion des urgences ».

La prochaine étape de ce projet de deux ans sera le Digital Volunteer-Supported Disaster Recovery Experiment (l’expérimentation de rétablissement après catastrophe en collaboration avec des bénévoles virtuels), qui aura lieu pendant le Forum de gestion des catastrophes de la Croix-Rouge canadienne (qui se déroulera en anglais seulement) en novembre 2014, à Halifax. Cette expérimentation vise à explorer comment les autorités de gestion des urgences, la Croix-Rouge canadienne et les bénévoles virtuels canadiens et américains peuvent utiliser les médias sociaux afin de rehausser l’efficacité de leurs interventions en travaillant ensemble pendant la phase de rétablissement à la suite d’une catastrophe majeure.

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